Pour plus d’autonomie , beaucoup de personnes optent aujourd’hui pour un récupérateur d’eau de pluie. Il est à la fois écologique et économique. L’eau de pluie est souvent utilisée dans les maisons écologiques. Être autonome implique l’indépendance au réseau d’eau public .
Recycler l’eau de pluie
A l’état naturel , l’eau de pluie n’est pas potable. Son filtrage est alors nécessaire avant son utilisation, c’est la condition essentielle d’être plus autonome.
Attention : une eau de pluie n’est pas potable de nature , son filtrage nécessite du soin pour qu’elle soit débarrassée des micro-organismes qu’elle contient notamment les bactéries et les virus, mais également les polluants chimiques comme les métaux lourds, les pesticides et les nitrates, les végétaux, les poussières, insectes… Il y a donc plusieurs étapes de filtration indispensables.
Comment filtrer l’eau de pluie ?
Il faut savoir que l’eau de pluie n’est pas utilisable sans filtration. Il existe plusieurs procédés de filtration.
Le filtre à sédiments
L’eau stockée renferme généralement des particules en suspension qu’il faut éliminer comme les poussières, les matières organiques venant des toitures et les particules fines de végétaux. C’est pourquoi l’eau est trouble.
Si la préfiltration est suffisante et n’a pas laissé passer de grosses particules dans la cuve et si le pompage a été bien réalisé dans de bonnes conditions, on peut se passer du filtre à sédiments de 50 millièmes de millimètre. Certains sont en nylon et se lavent afin d’éviter des changements fréquents.
Le filtre à cartouches
Il aide à avoir une filtration plus fine. En effet, il faut alors filtrer progressivement à l’aval de la pompe. Il est réalisé à l’aide de cartouches constituées de microfibres de polypropylène thermosoudées placées dans un corps de filtre transparent, pour permettre une visualisation de l’état de la cartouche en elle-même. Le débit d’eau est cependant diminué, et cela d’autant plus que la finesse de filtration est importante.
Le porte-filtre est fixé au mur avec une équerre métallique et une vanne est mise de chaque côté pour remplacer facilement la cartouche si nécessaire. Certains sont munis d’un by-pass qui permet ce changement sans interrompre le flux d’eau. Les diamètres de raccordement sont de ¾ de pouce, en général.
Il faut placer ces cartouches filtrantes régulièrement, une fois par an pour que le débit redevienne normal.
Le filtre à charbons actifs
Il s’agit d’un filtre qui complète le filtre à cartouche et qui représente une bonne solution pour éliminer les matières organiques dans l’eau. Ce filtre réduit également les mauvaises odeurs. Le charbon actif possède un pouvoir d’absorption très important. Il retient de ce fait un grand nombre de particules provenant de la décomposition des matières organiques comme les traces d’excréments d’animaux ou la décomposition des feuilles, mais aussi certains éléments comme le radon, le chlore ou les pesticides et autres polluants organiques. Il est aussi un bon neutralisant des colorations de l’eau provenant des acides humiques.
La composition de l’eau minérale n’est en aucun cas modifiée à cause des charbons actifs. Il n’agit pas forcément sur les nitrates. Il s’agit d’une sorte de charbon de bois qui présente une grande surface spécifique lui permettant d’avoir des pouvoirs d’absorption très importants.
Le prix du filtre à charbon varie entre 30 et 60 euros selon la marque. Son entretien réside dans le simple changement du charbon chaque six mois environ. Évidemment, cela dépend du type de molécule, de la concentration, du débit et régime de travail et de la température. On le commercialise souvent en sac de 25 kilos, mais vous pouvez l’avoir dans d’autres conditionnements sur demande.
La microfiltration et l’ultrafiltration
Ces méthodes permettent surtout le filtrage des petites quantités d’eau, car il y a un affaiblissement du débit. On ne peut pas ne pas les évoquer, mais elles sont peu utilisées. Ce sont de bons filtres pour les bactéries présentes dans l’eau et même les plus minuscules. Cependant, la microfiltration n’élimine pas les virus.
Les cartouches de microfiltration sont en céramique et leur association à des filtres très fins est nécessaire pour avoir une filtration progressive ralentissant l’effet du colmatage. L’eau passe par la cartouche qui contient un noyau en charbon actif. Son débit très faible fait qu’elle est peu utilisée dans un usage domestique.
L’ultrafiltration est plus fine et donc arrive à retenir les virus et bactéries. Ce procédé est utilisé pour produire de l’eau potable, dans les industries alimentaires et dans le traitement des eaux usées. Les débits s’élèvent à 200 ou 300 litres par heure.
Ces dispositifs sont assez chers. En plus,il faut changer la cartouche assez souvent et chacune d’elle vaut entre 200 et 300 euros.
L’osmose inverse
La technique de l’osmose inverse permet de filtrer l’eau finement et précisément . Ses dispositifs permettent d’ailleurs de filtrer certaines eaux contaminées accidentellement par la pollution d’origine industrielle et agricole, chimique ou pathogène en raison de leur fiabilité. Ils sont composés d’un préfiltre, d’une ou plusieurs membranes, d’une pompe ainsi que de vannes de réglage.
Cette technique est membranaire, et consiste à faire passer l’eau sous l’effet de faible épaisseur semi-perméable ce qui permet de laisser passer l’eau sans les sels minéraux qui sont dissous.
L’osmose fait passer l’eau adoucie à travers la membrane dans l’eau minéralisée. C’est ce qu’on appelle le flux de percolation. La différence de pression de l’eau est appelée : pression osmotique, qui dépend de la concentration de sel dissous dans l’eau. Grâce au principe de l’osmose inverse, on peut obtenir de l’eau minéralisée ou de l’eau adoucie. Il peut éliminer 85% à 99% des sels minéraux dans l’eau.
La membrane est généralement en acétate de cellulose ou en polyamide, et sa durée de vie dépend de la teneur en sels minéraux de l’eau que vous filtrez. Pour éviter le colmatage, le système utilise de l’eau pour rincer la membrane. Cette quantité est d’environ 2 à 5 litres d’eau de rinçage pour 1 litre d’eau filtrée. Cette eau peut être facilement collectée et utilisée pour arroser le jardin.
Le débit est encore très faible car il atteint des dizaines de litres par heure.
Le débit reste faible puisqu’il s’élève à quelques dizaines de litres par heure. Il demande un entretien régulier et il faut suivre les conseils donnés par le fabricant pour ne pas avoir de réduction de la qualité de l’eau et la durée de vie de la membrane. Il faut remplacer le charbon actif et le préfiltre et changer la membrane tous les deux ans. Le coût de cette installation est de 300 à 600 euros selon la composition du pack vendu.
La lampe à UV
Ce principe est utilisé dans le domaine médical, notamment les stérilisateurs UVc utilisés pour lutter contre les champignons, bactéries, virus et autres micro-organismes et moisissures.
Ces équipements se composent de deux parties : la chambre de traitement comme partie principale. Le boîtier étanche contient une lampe UVc, et de l’eau circule autour, il est donc éclairé par le rayonnement de la lampe. Coffret électrique : alimentation électrique du stérilisateur, utilisée pour contrôler le fonctionnement de l’équipement. L’ampoule est remplacée toutes les 9 000 ou 10 000 heures de fonctionnement. Cependant, pour obtenir des résultats parfaits, l’eau doit avoir été filtrée. Il faut demander à des experts de déterminer les dimensions nécessaires de l’équipement.
Le coût d’installation du package complet est compris entre 450 et 700 Euros. Vous devez entretenir et remplacer les ampoules régulièrement, généralement une fois par an, au prix de 90 euros.
Bon à savoir :
Pour qu’une eau soit considérée comme potable , il faut passer par un laboratoire de la DDASS pour l’analyser à vos frais bien évidemment . La citerne utilisée pour recueillir l’eau de pluie destinée à un usage domestique doit être en béton pour résister à l’acidité de celle-ci. Le béton permet de réguler le pH de l’eau.
Que dit la loi à ce sujet ?
La récupération de l’eau de pluie et son utilisation sont en France régies par une législation, arrêté du 21 août 2008 paru au Journal officiel n° 0201 du 29 août 2008. Ceci est dû au fait que les eaux de pluie peuvent contenir des micro-organismes pathogènes et ne respectent pas les normes de l’eau potable.
Selon la législation :
- Dans les habitations, les robinets alimentés par l’eau de pluie de qualité différente sont interdits dans une même pièce.
- L’eau de pluie, que vous collectez des toitures, n’est employée que pour les toilettes, les usages domestiques en extérieur et le lavage des sols intérieurs.
- Les équipements destinés à récupérer l’eau de pluie seront régulièrement entretenus.
- Sur les canalisations doit absolument être mentionné : « eau non potable ».
- Si les eaux que vous récupérez sont utilisées et renvoyées dans les égouts, vous devez régler une taxe d’assainissement et le déclarer à la mairie.